Elections Australiennes 2019
Résultat électoral en Australie.
OMG!
(Oh My God)
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Tous les Australiens sont restés chez eux pour voter ce WE : il s’agissait de l’élection (obligatoire) du Prime Minister.
Je n’ai pas la prétention de faire une colonne politique, cette note a pour objectif de vous donner les grandes lignes de cet évènement très important qui a fait parler le pays toute cette semaine.
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Il y a deux grands partis en Australie :
- Labor (socialistes)
- Liberal (la droite)
Ces deux grands partis se partagent les 151 sièges à la chambre des représentants (House of Representatives – Canberra) : lois, budgets, etc.
Au moment où j’écris ces mots, il reste environ 27% des voix qui n’ont pas encore été comptabilisées (essentiellement des votes par anticipation qui paradoxalement sont dépouillés en dernier).
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Scott Morrisson, Prime Minister sortant, a été réélu avec 51% des voix et 73 sièges contre Bill SHORTEN (48.9% / 66 sièges)
Il manque encore 3 sièges à Scott Morrisson pour obtenir une majorité mais c’est quasi acquit grâce aux 27% de voix non comptabilisées.
Ce qui est intéressant dans cette élection c’est de comprendre les enjeux et le contexte.
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Le programme des LABOR (socialistes) :
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- plus de dépenses en santé et éducation
- plus de taxes sur les sociétés
- plus de taxes sur les investissements immobiliers
- plus de taxes sur les hauts revenus
- diminution ou suppression du « negative gearing » sur les investissements immobiliers
- nouveau tribunal spécialisé dans les disputes employeurs / employés
- moins de frais médicaux payants dont prévention et traitement du cancer gratuit
- investissements massifs dans les énergies renouvelables
- abandon du projet ADANI (mega mine de charbon dans le Queensland)
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Le programme des LIBERAUX (droite) :
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- diminution des impôts sur les sociétés
- diminution des impôts sur les revenus moyens
- diminution drastique des dépenses publiques pour être en surplus budgétaire dans moins d’un an
- diminution de la dette structurelle de l’état (avec objectif 0 dette en fin de mandat – la dette représente actuellement 25% du PIB Australien)
- pas ou peu de programme écologique
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Concrètement, les fondamentaux politiques restent les mêmes que partout ailleurs :
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- la gauche souhaite soutenir l’économie par le bas (plus de dépenses publiques et plus de social)
- la droite souhaite soutenir l’économie par le haut (moins de taxes, moins de dépenses, aide aux entreprises)
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Sur les 6 Etats australiens, 4 ont voté pour la droite sur la base suivante :
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- vouloir toucher à l’immobilier en Australie c’est presque tabou
- le budget de la gauche comportait beaucoup trop nouvelles taxes de dernière minute
- la gauche (Labor) n’avait aucun programme économique consistant (le programme définitif a été présenté à peine une semaine avant le vote)
- une transition énergétique oui mais pas à n’importe quel prix pour les consommateurs
- le QLD, Etat historiquement LABOR, a changé de cap suite aux annonces d’abandon du projet ADANI pour des raisons écologiques (la plus grosse mine de charbon… du monde !)
- la gauche a basé sa campagne sur une lutte des classes, ce qui a été mal perçu dans un pays d’immigrants
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« We inherited wonderful things from the Brits, but one thing we did not inherit was a class distinction » – John Howard
“Nous avons hérité de belles choses de la part des britanniques mais il y a une chose dont nous n’avons pas hérité, c’est la disparité entre les classes sociales » – John Howard
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Les électeurs en ont aussi profité pour « punir » Malcom Turnbull et Tony Abbott (les deux anciens premiers ministres de droite qui se sont disputés la gouvernance du pays au mépris des électeurs) : dans leurs fiefs respectifs, ils ont pris tout simplement un claque électorale au profit de candidats jusque-là inconnus et sans étiquettes.
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Donc, Scott Morrisson a une opportunité exceptionnelle d’imposer sa marque sur l’Australie :
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- majorité au sein de la chambre des représentants
- la gauche est en déconfiture (les principaux leaders se battent déjà pour prendre la place de Bill Shorten)
- stabilité au sein de son parti car Abbott et Turnbull n’ont plus leurs sièges de représentants
- il n’y a quasi aucune opposition (5 sièges indépendants, 6 sièges centristes et 1 siège écologistes) : il n’y aura pas de « faiseur de rois » en Australie
- le budget est virtuellement déjà excédentaire grâce à un surplus exceptionnel de la demande en Iron ore (minerai de fer) … demande essentiellement chinoise « grâce » à la guerre commerciale entre Trump et la Chine et « grâce » aux soucis de VALE au Brésil.
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Ma conclusion
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Les salaires stagnent malgré une situation de quasi plein emploi, les ménages sont très endettés (à cause des prix immobiliers) donc consomment moins ce qui impacte la croissance.
L’Australie joue un double-jeu avec les US en exportant massivement en Chine ce qui créé des revenus exceptionnels mais est-ce suffisant pour financer les promesses électorales ?
Pendant les premiers mois de sa mandature, la politique économique de Scott Morrisson était plutôt « fluctuat nec mergitur » car il ne maitrisait pas tous les leviers (tensions au sein de son parti, gauche en pleine ascension, recadrage du système bancaire, tensions avec la Chine, etc.).
Maintenant qu’il a les mains libres, Scott MORRISSON doit au plus vite appliquer des reformes innovantes pour éviter que le boomerang économique lui revienne en plein visage.
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Pour finir sur une note moins sérieuse…
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Comme dans toutes les (anciennes) colonies anglaises, en Australie, on parie sur tout et n’importe quoi,
La société « Sportbets » s’est basée sur les sondages à la sortie des urnes pour « anticiper » la victoire de Bill Shorten et a donc versé 5.2M de dollars à ceux qui ont pariés (à tort) sur la victoire de Bill Shorten … sauf que les urnes ont donné Scott Morrisson / Liberal vainqueur !
La bêtise dans toute sa splendeur.